OPERATIONS SPECIALES N°45 – Sept. octobre 2020
Au sommaire

UNITÉ D’ÉLITE
Droit devant ! Le 35e régiment d’artillerie parachutiste.
GÉOPOLITIQUE
Turquie : danger de guerre imminente ?
REPORTAGE
Lutte anti-braconnage en jungle : Rangers du CorPPN,
parc national de la Salonga.
FORCES SPÉCIALES
Les commandos Marine
Partie 3 : L’âge de la maturité.
REPORTAGE
1er RHP : rallye pelotons et stage medichos.
ANALYSE
La Syrie : chaos programmé pour un régime exsangue.
REPORTAGE
Stage de survie maritime et terrestre.
VÉHICULES
Modernisation des véhicules blindés iraniens.
REPORTAGE
Azerbaïdjan : entraînement des unités
de chars et d’infanterie.
INTERVIEW
Rémy Porte : « Hier comme aujourd’hui, il faut se méfier
de la communication institutionnelle ! ».
REPORTAGE
Défilé du 75e anniversaire de la Victoire
de la Grande Guerre patriotique.
Edito
L’ombre d’Hiroshima
Il y a 75 ans prenait fin la Seconde Guerre mondiale qui continue de tenir une place unique dans l’histoire de tous les temps mais aussi dans notre quotidien. Ce conflit total, ne serait-ce que par l’étendue de ses champs d’action, a surtout marqué une rupture technologique majeure avec l’emploi d’une arme dont la puissance de destruction s’est avérée suffisamment disproportionnée pour dissuader l’adversaire de poursuivre la lutte : l’atome. Le 6 août 1945, la ville japonaise d’Hiroshima était ainsi rayée de la carte en quelques secondes tandis que 80 000 personnes trouvaient la mort. Trois jours plus tard, Nagasaki subissait le même sort funeste. Les États-Unis venaient d’apporter la preuve du pouvoir destructeur incomparable de la bombe atomique, fruit d’un programme scientifique et technologique titanesque, le projet Manhattan, auxquels avaient pris part, dans le plus grand secret, près de 140 000 savants, techniciens et ingénieurs pendant à peine trois ans. Conçu pour faire face à la menace nazie, le plus formidable engin de guerre jamais pensé était finalement utilisé contre le Japon pour mettre un point final à la Seconde Guerre mondiale. Il faisait pourtant basculer le monde dans une nouvelle ère, celle du nucléaire.
Qu’en est-il aujourd’hui ? Même si dans l’inconscient collectif la menace demeure moins prégnante que pendant la longue période de guerre froide, le spectre d’Hiroshima et de Nagasaki continue de planer sur nos têtes. Paradoxalement, le monde n’a peut-être jamais été aussi mal préparé à faire face à une guerre nucléaire dans un contexte de grande instabilité internationale. C’est un fait que le retour des tensions militaires augmente d’autant le risque de confrontation nucléaire, comme d’ailleurs l’a récemment souligné Vladimir Poutine sans que nous n’y prêtions forcément toute l’attention voulue. Face à ce danger, faut-il procéder à un désarmement nucléaire généralisé comme en appellent divers groupes de pression et ONG à visée humanitaire ? Nous ne le croyons pas car ça serait un peu vite oublier que c’est bel et bien la menace d’une escalade nucléaire qui a permis depuis 1945 de réduire la létalité des conflits dans le monde et empêcher une confrontation de grande ampleur. Tout le paradoxe du nucléaire tient en cela : arme de destruction massive, la bombe est aussi une « arme à finir la guerre ». Reste à espérer que cet équilibre ne soit pas rompu…
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